Nouvelles

Lettre du président – 6 juillet 2017

Chers frères et sœurs,

Quand, le mois dernier, je vous ai parlé, dans ma lettre, du décès de Todd Carey, je ne me doutais pas que – dans ma lettre de ce mois-ci – je devrais vous annoncer le décès d’un autre ministre : celui de Manuel Quijano, notre pasteur au Pérou. Monsieur Quijano a succombé à une infection, à Lima, le vendredi 16 juin. Il avait été diagnostiqué d’un cancer du foie en début d’année, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il meure si rapidement.

Le décès de M. Quijano était si subit que l’Église n’était pas prête à lui fournir un remplacement immédiat. Manuel n’avait que 54 ans. Il laisse derrière lui son épouse Clara ; son fils Alec ; trois frères et une sœur ; de même que ses parents qui sont les premiers membres à avoir été baptisés, au Pérou, quand l’Église Universelle de Dieu a formé une congrégation dans le pays, dans les années 1970.

Le jour où M. Quijano est décédé, Sharron et moi étions à Williamsburg, en Virginie, en visite avec la veuve de Todd Carey – Gloria – leurs deux fils, Justin et Bronson, et la congrégation locale. Nous étions allés à Williamsburg pour encourager la famille et les membres, mais à mon avis, ce sont surtout eux qui nous ont encouragés ! Larry Lambert est le nouveau pasteur de Williamsburg et – aidé de sa femme Wilma – il va s’occuper de trois congrégations en Virginie et en Virginie de l’Ouest.

Le vendredi après notre visite à Williamsburg, vu le décès de M. Quijano, je me suis envolé pour le Pérou afin d’y retrouver la congrégation locale, le sabbat du 24 juin. C’était extrêmement émouvant, car il était décédé seulement quelques jours avant ma visite. Nous avions beaucoup de personnes présentes à Lima – un certain nombre de membres venus des environs. Plusieurs avaient fait plus de 400 km en car afin d’assister à l’assemblée. Pendant mes sermons, ces deux sabbats, j’ai insisté sur l’avenir, quand Christ va revenir et tout remettre en place, et j’ai insisté sur la tâche formidable accomplie par ces deux hommes. Nous avons perdu deux pasteurs excellents en un mois. Monsieur Carey est décédé le lundi 15 mai, et M. Quijano nous a quitté le vendredi 16 juin.

Après avoir discuté avec M. Walker – notre directeur régional pour l’Amérique Latine – de la situation, il a été décidé que Carlos Saavedra (un ancien servant dans l’Église de Lima) serait le pasteur intérimaire pour les quatre congrégations au Pérou. Monsieur Saavedra et son épouse Mirabel forment un bon couple et ont une bonne famille. Manuel était le frère de Mirabel ; il y a donc un lien familial avec les Quijano. Monsieur Walker et moi pensons que les congrégations au Pérou seront entre de bonnes mains, avant que soit décidé qui en sera le pasteur. Monsieur Walker n’a pas pu se déplacer ces dernières semaines, ayant subi une intervention chirurgicale ces dernières semaines, mais je sais que dès que ce sera possible, lui et son épouse Reba se rendront en avion au Pérou.

Il y a toujours quelque chose à apprendre quand on traverse des évènements émouvants comme le décès d’un être cher. Une des leçons majeures que j’ai apprises pendant ces deux visites, c’est qu’il est facile de louer et de rendre hommage à quelqu’un une fois qu’il a disparu, et facile de négliger de le faire quand il est encore vivant. Je me suis demandé avec quelle fréquence je remercie les ministres de leur dévouement et de leurs services, pour la tâche qu’ils accomplissent en tant qu’anciens et pasteurs. À mon avis, le ministère de l’EDDAM est le meilleur ministère que l’Église ait eu pendant les 40 ans que je suis ministre, mais pourquoi attendre que quelqu’un meure pour exprimer son appréciation ?

Il y a un exemple, dans Luc 17, où dix lépreux sont guéris par Jésus. Un seul revient pour Le remercier, et c’est un « étranger » – un Samaritain. Imaginez que vous êtes lépreux, en retrait de la société, ne prévoyant pas avoir d’avenir, vivant toujours isolé dans une communauté de lépreux. Et qu’un beau jour, soudain, tout cela change. Quand celui qui revint rendre gloire à Dieu et remercier Jésus, Jésus lui demanda ce qu’étaient devenus les neuf autres, mais ils avaient disparu. Leurs vies avaient changé de manière dramatique, mais un seul était revenu pour remercier Christ du miracle dont ils avaient fait l’objet. Jésus fit remarquer que celui qui était revenu dire merci était celui qui faisait bien.

Devrions-nous attendre qu’un ami, un ministre, ou un membre de notre famille meure, avant de lui dire que nous l’aimons et l’apprécions ? J’espère que non. Oublions-nous de dire merci pour une bonne action ou un bon sermon ? Et que dire d’une guérison ou d’un miracle dans notre vie ? Je puis dire sans hésitation que j’aimais et appréciais M. Carey et M. Quijano. Ils étaient réellement mes frères. Leur ai-je fait savoir ? Je suis déçu d’admettre que je ne l’ai pas fait – du moins, pas autant que je l’aurais dû.

Dans 2 Timothée 3, Paul cite les signes distinctifs de la fin de cette ère. Il mentionne « ingrats » dans la même liste que « irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs » et plusieurs autres. Chaque sabbat, je suis heureux d’avoir une congrégation à laquelle me rendre, des frères et sœurs avec qui fraterniser, et un pasteur et des anciens faisant preuve d’un amour sincère pour les membres. Je me souviens quand j’étais très jeune ; nous n’avions pas d’Église locale, pas de pasteur. Pendant dix ans, Maman, ma sœur et moi observions le sabbat seuls.  Je me souviens du jour où nous nous sommes rendus à l’assemblée à Memphis (dans le Tennessee). C’était si formidable de faire la connaissance de personnes ayant les mêmes croyances que moi ! Or, comme beaucoup d’autres choses dans la vie, il est facile de prendre les choses comme allant de soi et de s’attendre à ce que tout demeure de même.

Nous vivons dans une société qui passe plus de temps à faire des remarques grossières et haineuses sur d’autres qu’à faire des louanges et à donner des remerciements. Dans les médias sociaux, des déclarations scandaleuses sur les gens se propagent comme des virus ! C’est rarement le cas de paroles de louages ou d’appréciation. Notre société est en outre de plus en plus exigeante et de moins en moins reconnaissante, dans un pays où les bénédictions divines sont si évidentes dans son histoire. Plutôt que d’être reconnaissants à l’approche de fêtes nationales comme le 4 juillet (le 14 pour les Français !), on réclame plus et l’on critique davantage. La société américaine est devenue vulgaire, violente, et ingrate. Hélas, cela affecte l’Église.

Apprendre le décès de deux de nos pasteurs en un mois est comme un coup de semonce pour nous tous. Pouvons-nous dire à nos pasteurs, à nos anciens, à nos diacres et diaconesses, à nos frères et sœurs, maris et femmes, et à nos enfants, à quel point ils sont spéciaux et à quel point nous apprécions la place qu’ils occupent dans nos vies ? En connaître un aussi grand nombre parmi vous est pour moi un privilège et j’apprécie ce que vous faites chaque semaine pour les membres, pendant les assemblées. Nous ne reconnaissons peut-être pas toujours publiquement votre service, et il arrive qu’il faille une tragédie ou un décès pour que nous exprimions notre appréciation, mais Dieu, Lui, n’oublie pas ceux qui s’avèrent être de vrais serviteurs. « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints » (Hébreux 6:10).

Fraternellement,

Jim Franks

COGWA Member Login


Create an Account

×