3 janvier 2025
Chers frères et sœurs,
C’est difficile de croire que nous entamons le début d’une nouvelle année romaine. Les États-Unis ont été choqués par plusieurs attaques terroristes, dont l’une à la Nouvelle Orléans, dans la nuit de mardi à mercredi, qui a fait 15 morts et 200 blessés, et une autre, mercredi matin, soit l’explosion d’un camion Tesla devant un hôtel appartenant à Donald Trump à Las Vegas, qui a fait 7 blessés et a tué le chauffeur. Ces attentats suivent l’attaque contre un marché de Noël en Allemagne, le 20 décembre, quand un chauffeur a foncé dans la foule, tuant au moins cinq personnes, dont un enfant de neuf ans et blessant au moins 200 personnes.
La violence monte contre l’occident et contre le christianisme traditionnel, à l’intérieur même de pays qui ont accueilli des réfugiés musulmans. Il n’y pas de raison de croire que nous avons vu la fin de ce genre d’attaques. On est en droit de se demander si ces attaques pourraient finalement convaincre les pays « chrétiens » de s’unir pour contrecarrer cette hostilité. Si cela persiste, les pays victimes seront obligés d’agir d’une manière ou d’une autre. La Bible dit qu’au temps de la fin, il y aura une confrontation entre le roi du midi (certainement un leader musulman) et le roi du septentrion (centré en Europe), peu de temps avant le retour de Christ : « Au temps de la fin, le roi du midi se heurtera contre lui. Et le roi du septentrion fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires ; il s’avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera » (Daniel 11:40). Nous voyons peut-être un autre signe annonciateur de ce qui finira par être cette guerre du temps de la fin.
Mon voyage
Mon long voyage pastoral continue. Le sabbat dernier, j’étais à la frontière de Bujumbura. Un homme cherchait un abri spirituel pour le petit troupeau dont il a la charge et en examinant, sur Internet, différentes associations qui observent le sabbat, il nous a trouvés. Nous l’avons dirigé vers M. Mukeshimana, le pasteur local, qui s’est entretenu plusieurs fois avec lui, avant de lui suggérer de me rencontrer lors de mon prochain passage au pays. Je l’ai donc invité à nous accompagner pour voir le déroulement d’une de nos assemblées et pour avoir davantage de temps à discuter, en route dans la voiture.
En quittant l’hôtel samedi matin, nous avons tout de suite vu des files de voitures garées aux entrées de plusieurs stations d’essence. La pénurie s’est aggravée depuis ma dernière visite. Le chauffeur nous a dit qu’il savait où on pourrait trouver de l’essence en route vers la province de Cibitoke. En fait, nous avons découvert qu’il s’agissait d’un bidon en plastique d’essence, du marché noir, passé en contrebande du Congo. Le prix était l’équivalant de cinq Euros le litre ! J’ai donné ce qui me restait de francs burundais de ma dernière visite et là, j’ai eu une autre surprise : On m’a informé que le gouvernement avait déclaré que tous les billets de banque précédant l’année 2022 n‘étaient plus valables. Les nouveaux billets n’avaient en rien changé, il s’agissait simplement de l’année de parution. Les banques centrales de différents pays font ce genre de chose, de temps en temps pour obliger les gens à faire circuler les billets qu’ils ont amassés à la maison, parce que cela peut aggraver l’inflation. Mais subitement déclarer les billets sans valeur est un vrai choc pour les citoyens qui ont si peu de moyens pour se sécuriser financièrement.
Le délai, pour les échanger contre des billets plus récents, était de quelques semaines seulement. Plusieurs de mes billets ne passaient plus. J’ai perdu l’équivalent d’une trentaine d’Euros depuis décembre dernier, sans moyen de les échanger. C’est désormais du papier sans aucune valeur et j’étais sans recours. On m’a dit que pas mal de burundais ont perdu des fortunes (relatives) à cause de cette manœuvre.
Nous avions, malgré tout, suffisamment d’essence pour nous rendre à la salle de l’Église. Nous y sommes arrivés à temps pour commencer notre assemblée à 09h30. Il y avait environ 400 membres présents. Après une sermonette sur le sujet des chrétiens représentant la lumière du monde, j’ai prononcé le sermon concernant notre engagement et la fidélité envers Dieu. Comme plusieurs congrégations (j’en ai compté huit) s’étaient réunies pour ce jour de sabbat et que chaque chorale insistait pour chanter, nous avons eu 75 minutes de musique spéciale ! L’assemblée a duré deux heures et demie. J’ai pris note de cela pour nos discussions du lendemain.
Grâce à Dieu, nous avons pu monter à l’assemblée et revenir sains et saufs. Le département de l’État américain nous avertit encore de ne pas aller du tout dans le département de Cibitoke, il est trop dangereux. Nous étions reconnaissants envers notre Père céleste d’avoir veillé sur nous. Cette visite était importante à bien des égards.
Dimanche, je me suis entretenu avec M. Mukeshimana à propos des questions d’organisation dans l’Église. Nous avons lu ensemble nos consignes officielles concernant les procédures de l’EDDAM, appliquées de par le monde. Entre autres questions, nous avons discuté du fait que la musique spéciale doit durer entre cinq et sept minutes au maximum. Beaucoup d’autres sujets ont dû également être revus. Puis, j’ai invité M. Mukeshimana et son fils, qui nous est très utile, à déjeuner, ce qui nous a permis de prolonger nos discussions jusqu’au milieu de l’après-midi.
Lundi, nous nous sommes entretenus à propos de nos efforts pour identifier des candidats à notre programme international de leadership. Nathan a eu des problèmes de santé récemment, il est donc encore plus important de former la prochaine génération. Cette discussion a duré des heures et a été, à mon avis, vitale. A la fin de cette réunion, je les ai salués jusqu’à ma prochaine visite que je projette pour la période des fêtes de printemps 2025.
Mardi vers midi, j’ai pris la navette de l’hôtel vers l’aéroport. A 14h00, le vol est parti vers Nairobi où j’allais devoir passer la nuit. J’avais acheté un billet pour partir le mercredi matin, mais Kenya Airways a annulé ce vol. Cela m’a obligé de quitter le Burundi un jour plus tôt que prévu et de passer une nuit et un jour au Kenya. Je m’étais déjà occupé des formalités de visa en ligne, l’arrivée a heureusement été sans entrave.
Mercredi, j’ai saisi l’occasion pour visiter des centres qui pourraient figurer dans mes écrits pour l’Église. Prenant une voiture avec conducteur pour la journée, j’ai visité un orphelinat pour jeunes animaux que l’on trouve sans mère dans la nature. Il y avait, dans différents enclos, deux jeunes lions, deux jeunes guépards, un léopard qui était invisiblement caché dans un arbre, un buffle, deux hyènes et bien d’autres espèces. Ce centre a déjà réintroduit plus de 600 animaux dans la nature depuis son fondement.
De là, nous sommes allés au centre des girafes, où des représentantes de l’espèce Rothschild, menacée, y sont protégées. Les visiteurs peuvent les nourrir à la main, une expérience aussi fascinante qu’amusante.
Nous sommes ensuite allés aux Bomas du Kenya. Boma en Kiswahili veut dire enclos. Ce sont traditionnellement des clôtures de buisson d’épines mises en place pour protéger les maisons et les troupeaux des attaques de lions et de bandits, pendant la nuit. Chaque tribu au Kenya avait son propre style de huttes et ces styles ont été reconstruits. Des informations à leur sujet sont exposées sur des panneaux et dans des pamphlets. Il y a, là aussi, un spectacle de danses traditionnelles présenté dans un grand auditorium. Cette courte visite illuminait plusieurs aspects de la culture de l’est de l’Afrique.
Une fois à l’aéroport, j’ai attendu jusqu’à 22h10 pour mon vol vers l’Île Maurice où je suis arrivé à 03h30 du matin. J’ai dû attendre sept heures encore pour prendre l’avion vers l’Île de la Réunion, distante d’environ 230 km. Je suis arrivé à la Réunion fatigué après un voyage pas très facile, mais je suis heureux d’être enfin ici. J’ai hâte de revoir les membres lors du sabbat. Je suis convaincu que je vais bien dormir cette nuit !
Merci encore pour vos prières de soutien, j’apprécie énormément le fait que m’accompagnez ainsi.
Je vous souhaite, frères et sœurs, de passer un excellent sabbat.
Votre serviteur en Christ,
Joël C. Meeker