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Lettre du président – 5 septembre 2024

Chers frères et sœurs,

En 2019, a été publié un livre de David McCullough intitulé The Pioneers (Les pionniers). Après la guerre d’indépendance, la Grande-Bretagne a reconnu les nouveaux États-Unis d’Amérique et a cédé à la jeune nation le Territoire du Nord-Ouest – la région sauvage contenant les futurs États de l’Ohio, de l’Indiana, de l’Illinois, du Michigan et du Wisconsin. 

Le livre de David McCullough raconte l’histoire de ceux qui ont colonisé ce territoire à travers deux personnages principaux : Manassé et Éphraïm Cutler (père et fils), les leaders du mouvement vers l’ouest au 18e siècle. Au cours de ces années, un grand groupe d’hommes, de femmes et d’enfants se sont installés sur ce nouveau territoire. L’auteur les a appelés « les pionniers » et il a documenté les sacrifices qu’ils ont consentis au cours de leur voyage vers l’ouest.

Le sermon que j’ai prononcé à la fête des tabernacles à San Diego, la même année, a été inspiré par ce livre. Je l’ai intitulé « Pionniers du royaume ». Mon but était de raconter l’histoire de ceux qui sont entrés dans l’Église dans les années 1950 et 1960, alors que celle-ci croissait très rapidement. L’Église radiophonique de Dieu a rapporté que moins de 1 000 personnes ont assisté à la première fête des tabernacles à Big Sandy, au Texas, en 1953. En 1973, 20 ans plus tard, il y avait près de 100 000 personnes participant à la fête dans plusieurs endroits ! La croissance allait bon train et les sacrifices consentis par les frères et sœurs au cours de ces années étaient réels.

J’ai qualifié ces personnes de pionniers – ceux qui sont entrés dans l’Église à une époque où celle-ci arrivait à maturité –. À mon avis, le sacrifice et les difficultés auxquels ils ont fait face, aux États-Unis, à cause de leurs croyances étaient plus grands que pour la plupart des nôtres aujourd’hui. Je ne veux pas minimiser les sacrifices que font ceux qui sont venus à la vérité dernièrement, mais nous vivons à une époque où, semble-t-il, les gens veulent « vivre et laisser vivre », sans se soucier autant de ce que chacun peut croire personnellement. Ceux qui sont entrés dans l’Église dans les années 50 et 60 vivaient à une époque où beaucoup étaient licenciés de leur travail pour avoir assisté à la fête des tabernacles et étaient désavoués par leur famille pour avoir observé le sabbat et les jours saints.

Après avoir prononcé ce sermon, un membre de longue date est venu me voir et m’a remercié, les larmes aux yeux. Il m’a dit qu’il avait de graves problèmes de santé et qu’il se sentait découragé. Il m’a assuré que je le rendais fier d’être l’un de ces pionniers. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel de San Diego m’informant que cet homme était décédé pendant la fête, quelques jours seulement après notre départ pour notre deuxième site. Cela m’a rendu très triste, mais cela m’a aussi permis de réaliser que notre cheminement dans l’Église a été long et difficile pour beaucoup de ceux qui sont encore là depuis cette époque ou qui sont récemment décédés.

Victor Davis Hanson, membre de la Hoover Institution et contributeur d’actualités, a écrit un article sur les pionniers – et sur la façon dont « les membres des générations précédentes semblent désormais être des géants » – en 2019. Il a écrit : 

« L’Amérique est allée sur la lune en 1969 avec des ordinateurs appelés primitifs et une ingénierie rétrograde. Quelqu’un croit-il que nous pourrions lancer un voyage lunaire similaire aujourd’hui ? Aucun Américain n’a posé le pied sur la lune au cours des 47 dernières années, et cela pourrait ne pas se produire dans les 50 prochaines années… Nous avons combattu en Afghanistan sans résultat pendant 18 ans. Nos ancêtres ont contribué à gagner la Seconde Guerre mondiale et à vaincre les puissances de l’Axe en quatre ans… Nos ancêtres étaient des bâtisseurs et des pionniers et pour la plupart sans la moindre peur. Nous sommes [aujourd’hui] des régulateurs, des auditeurs, des bureaucrates, des arbitres, des censeurs, des critiques, des plaignants, des défendeurs, des accros des médias sociaux et des réprimandeurs susceptibles. Une génération lointaine a créé ; nous, surtout, remettons au lendemain, nous restons oisifs et nous nous plaignons. » 

Il a écrit à propos des constructions qui ont eu lieu au siècle dernier : « Qui étaient ces gens qui ont laissé ces étranges monuments que nous utilisons mais que nous ne pouvons ni imiter ni comprendre ? » Le barrage Hoover, des bâtiments gigantesques comme l’Empire State Building (construit en 13 mois), des ponts immenses et un système ferroviaire qui s’étendait d’une côte à l’autre : tous ont été construits au siècle dernier. Qu’en est-il des pionniers américains ? Où sont-ils allés ?

Un pionnier, par définition, est celui qui « est le premier ou parmi les premiers dans un domaine de recherche, d’entreprise ou de développement » (dictionary.com). Une autre définition d’un pionnier est « une personne qui commence ou qui aide à développer quelque chose de nouveau et prépare la voie pour que d’autres suivent ». Il y a eu des pionniers dans le domaine de la médecine. Les frères Wright étaient des pionniers de l’aviation. Et ceux qui se sont installés et ont construit les États-Unis de quelques milliers de personnes sur la côte Est à plus de 300 millions d’habitants aujourd’hui, répartis de l’Atlantique au Pacifique, étaient en effet des pionniers.

Lors de la fin de semaine du 24 août, j’ai assisté à deux cérémonies commémoratives : l’une pour Ruby Peoples, la veuve de Robert Peoples, un pasteur de longue date, et l’autre pour Carol Blackwell, la femme de Mike Blackwell, notre pasteur à la retraite de Springfield, dans le Missouri. Une telle célébration est différente d’un enterrement. Normalement, un enterrement a lieu quelques jours après le décès, lorsque les émotions sont très vives, mais lors d’une cérémonie commémorative, on a le temps de réfléchir à la vie des personnes décédées. Avec leurs maris, Carol et Ruby étaient toutes deux, parmi ces pionnières des années 50 et 60. Il n’en reste tout simplement plus beaucoup.

Au moment où j’écris cette lettre, je viens d’être informée du décès d’une autre veuve, Linda Hongerloot. Le mari de Linda, Bernard, était un ministre à la retraite, décédé il y a moins d’un an. Linda et Bernard faisaient partie eux aussi de ces pionniers, ayant servi le peuple de Dieu pendant près de 50 ans. Dans Hébreux 11:13-14, nous lisons : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie ». Ces trois femmes sont toutes mortes dans la foi. Et elles étaient des pionnières d’une époque différente dans l’Église.

C’est ma dernière lettre avant la fête des tabernacles, et je demande que nous fassions tous notre part pour honorer et montrer notre reconnaissance à ceux qui nous ont précédés, qui ont ouvert la voie et ont fait les sacrifices nécessaires pour obéir à Dieu. Beaucoup sont encore en vie et méritent notre reconnaissance. Chaque année, il est important que nous nous souvenions de ceux qui sont vraiment parmi les prémices, les pionniers du royaume de Dieu.

Ma femme et moi voulons vous souhaiter, à tous, la meilleure fête de tous les temps ! Nous serons à nouveau présents sur deux sites. Pour la première moitié, nous serons à Tucson, en Arizona, et pour la seconde moitié à Santa Marta, en Colombie. Si vous vous rendez dans l'un de ces sites, nous avons hâte de passer une partie de la fête avec vous.

Sincèrement, votre frère en Christ,


Jim Franks
 

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