Nouvelles

Lettre du président – 03 février 2022

Chers frères et sœurs,

La semaine dernière, un anniversaire a été célébré, mais peu y ont prêté attention. C’était le 77e anniversaire de la libération d’Auschwitz – l’un des camps de concentration les plus notoires de la Deuxième Guerre mondiale. Tous les ans, le 27 janvier est fixé comme Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste. Bien que, cette année, de nombreuses cérémonies aient eu lieu à travers l’Europe et quelques-unes en Amérique, il semble que l'Holocauste devienne un lointain souvenir – une période d’horribles tortures et de mort, mais dont la société actuelle ne se soucie guère.

Lors de l’été 2014, Joël Meeker et moi avons visité le site d’un autre holocauste, ou génocide – comme on le décrit souvent – celui de 1994, au Rwanda, aujourd'hui en grande partie pacifique et, selon les normes africaines, économiquement prospère. Ayant visité Yad Vashem (le musée de l’Holocauste, à Jérusalem) et le musée commémoratif du génocide de Kigali (au Rwanda), j’ai été plus ébranlé par ce que j’ai vu au Rwanda. Ces deux musées vous font pleurer, mais celui du Rwanda vous donne un malaise étrange dont il est difficile de se débarrasser.

Quand on visite Yad Vashem, on y voit des malles remplies de vêtements et d’articles personnels laissés en dehors des chambres à gaz à Auschwitz et cela nous rappelle qu’ils appartenaient à des êtres humains mis à mort uniquement parce qu’ils étaient juifs. La dernière section, dans ce musée, est le mémorial des enfants. Des photos de pièces d’identité de centaines de milliers d’enfants sont projetées sur le mur. Et plusieurs centaines de milliers de points lumineux clignotent sur un plafond noir, représentant le 1,5 million d’enfants qui ont été exterminés dans les camps de la mort pendant l’Holocauste. Si les larmes ne vous montent pas aux yeux avant cette section du musée, c’est le cas lorsque vous quittez cette pièce.

Au Rwanda, c’était différent. Les deux groupes tribaux principaux du pays – les Hutus et les Tutsis sont, à toutes fins utiles, similaires d’apparence et ont la même culture, mais ils avaient une profonde animosité les uns pour les autres. Après bien des décennies d’abus entre les deux groupes – en fonction de qui était en charge – la violence éclata d’une manière terrifiante après l’assassinat des présidents du Rwanda et du Burundi quand leur avion privé fut abattu le 6 avril 1994 alors qu’il se préparait à atterrir à Kigali, la capitale du Rwanda. Le président rwandais à l’époque – Juvénal Habyarimana – appartenait à la tribu Hutu majoritaire (85% des Rwandais sont Hutus, et 14% Tutsis). La violence débuta immédiatement, et elle fut terrible, les gens s’entretuant entre voisins, les Hutus tuant les Tutsis par centaines de milliers. C’était un génocide. En l’espace d’environ 100 jours, approximativement 800 000 vies furent éliminées, de la manière la plus atroce qu’on puisse imaginer. Beaucoup furent tués avec des machettes.

Ces deux évènements sont probablement les exemples d’inhumanité les plus connus, mais ils ne sont pas les seuls. D’autres groupes ont souffert (ou souffrent) à cause de leur ethnie, de leur race ou de leur religion. Il y a les « camps de rééducation » pour les Ouïghours, en Chine ; les massacres en Éthiopie dans la région du Tigré ; la guerre civile en Syrie ; la guerre civile au Soudan, etc. Le musée des États-Unis du mémorial de l' Holocauste énumère dix pays où des tueries en masse, de certains groupes, ont lieu en ce moment (ushmm.org/genocide-prevention/blog/state-of-the-world-mass-killing-in-2020).

Il est clair que nous ne sommes pas plus sur le point de résoudre nos disputes et nos préjugés tenaces que nous ne l’étions quand Auschwitz fut libéré, le 27 janvier 1945. La nature humaine n’a pas changé, et Satan est toujours le dieu de ce monde (2 Corinthiens 4:4 ; Nouvelle Bible Segond). D’où proviennent cette haine féroce et cette violence extrême ? Il semble que ceux qui ont le pouvoir ou beaucoup d’autorité finissent par s’en servir pour punir ou détruire ceux qui ne partagent pas leurs opinions ou qui sont d’une race ou d’une culture différente. La violence, la jalousie et les préjugés existent depuis Caïn et Abel (Genèse 4:1-12). Et les prophéties bibliques indiquent qu’au temps de la fin, la situation va empirer (Matthieu 24:10-12).

C’est à nous qu’il incombe de décider dans quelle mesure nous sommes affectés par toutes ces choses. Nous pouvons choisir les voies de ce monde, des gouvernements humains, et les préjugés qui existent, ou nous pouvons choisir une autre voie. Peu importe nos antécédents, notre race ou notre nationalité, c’est à nous qu’il incombe de décider comment nous traitons nos semblables. Quand Dieu nous a appelés à sortir de ce monde, c’était pour que nous adoptions une nouvelle ligne de vie, une vie qui fait fi des préjugés et qui s’appuie sur l’amour pour le prochain, comme Christ l’a enseigné dans son sermon sur la montagne.

L’un des avertissements de l’Ancien Testament était de ne pas exploiter les faibles – les veuves et les orphelins (Exode 22:22). Il n’était pas question de race ou de nationalité, mais de ceux qui sont faibles et vulnérables. Le sacerdoce lévitique avait un système de dîme qui prenait soin des veuves et des orphelins. À présent, nous respectons la loi de la dîme, qui inclut un fonds établi sur ce principe, bien que modifié du fait qu’il existe des programmes d’entraide sociale dans la plupart des pays. Mais l’objet de ce fonds n’a pas changé ; nous devons nous assurer que les besoins des pauvres et des plus vulnérables sont satisfaits.

Lors de notre conversion, nous apprenons que Dieu s’attend à plus qu’un engagement financier de notre part. Nous devons aussi traiter nos semblables de manière respectueuse et honorable, peu importe leur situation ou leurs revenus. En fait, nous apprenons que nous devons nous aimer les uns les autres (Jean 13:34). Pas la moindre mention de race, d’ethnie ou de milieu. Nous apprenons également que ceux qui occuperont des postes d’autorité dans le monde de demain doivent avoir un cœur de serviteur, s’engager à servir leurs semblables et se sacrifier pour eux (Matthieu 20:25-28). L’Église doit être une communauté très différente de ce que nous voyons dans le monde, et ce devrait être une communauté qui ne s’implique pas dans les politiques de ce monde. Nous devons nous soucier de ce qui se passe dans notre pays, mais ne pas nous mêler de politique.

Il est bien triste de voir le monde, dans lequel nous vivons, rempli de haine, d’animosité et de violence envers d’autres humains, souvent parce qu’ils sont d’une autre race ou d’une autre ethnie, ou parce qu’ils sont pauvres et vulnérables. Dieu a créé les êtres humains, et il ne les a pas créés pour qu’ils soient tous identiques. Dieu voit de la beauté dans chaque race, d’où le passage « Dieu a tant aimé le monde… » (Jean 3:16). Il ne veut pas parler de notre planète, mais de ses habitants.

Les holocaustes et les génocides, émanant de la haine et des préjugés, n’ont pas disparu et ils ne disparaitront pas de sitôt. Hélas, des centaines de milliers d’êtres humains périront encore aux mains de ceux qui les haïssent pour leur apparence ou pour le milieu dont ils sont issus. En tant que membres de l’Église de Dieu, nous devons être différents. Nous devons être les vrais flambeaux, dans ce monde. Alors que nous commençons à nous préparer pour la Pâque et les jours des pains sans levain qui auront lieu dans quelques semaines, examinons nos cœurs au travers de la lentille de l’amour pour l’humanité. Après tout, le Royaume que nous servons « n’est pas de ce monde » (Jean 18:36).

Fraternellement,

Jim Franks

COGWA Member Login


Create an Account

×