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Lettre du président – 31 mars 2022

Chers frères et sœurs,

Cette lettre est ma dernière avant la Pâque et les jours des pains sans levain. Nous serons nombreux, du bureau de McKinney, à voyager pour les prochaines fêtes, pour la première fois depuis 2019 ! Il est choquant, en rétrospective, de constater que nous avons « perdu » approximativement deux ans dans nos déplacements pour rendre visite à nos membres. À cause de la propagation du coronavirus, notre capacité à voyager a été fort limitée depuis mars 2020. Si nous comprenons tous les raisons pour lesquelles nous avons dû rester chez nous, cela ne veut pas dire que c’était une bonne chose, du moins pas pour l’Église. Le fait d’avoir été séparés pendant plusieurs semaines – sans pouvoir nous rendre à des assemblées sabbatiques et n’avoir eu que des occasions limitées de fraterniser – nous a tous affectés. Dans certaines parties du monde, nos membres n’ont pas vu leur pasteur depuis plus de deux ans. Etant donné que la situation s’améliore rapidement, nous prévoyons que les voyages vont occuper une grande partie de notre emploi du temps pendant le restant de cette année.

À l’heure où je vous écris, un couple de nos membres affronte une situation déchirante. Vous êtes sans doute nombreux à savoir (par les médias sociaux et les demandes de prières) dans quelle situation tragique il se trouve avec l’enlèvement de leur fille de 18 ans – Naomi Irion. Les parents – Diana et Hervé Irion – sont membres de l’Église et vivent et travaillent en Afrique du Sud. Je suis proche de la famille Irion, ayant été leur pasteur quand la jeune Naomi est née. Je suis en contact avec sa mère, Diana, cherchant à l’encourager et à voir ce que l’Église peut faire pour les aider. Les membres de la famille qui se trouvent à présent dans le Nevada sont Hervé et Diana Irion ; la fille de Diana – Tamara Cartwright – et son fils Casey Valley. Le couple a aussi avec lui leurs trois fils ukrainiens adoptifs. Comme vous devez vous en douter, une famille de cette taille a besoin de beaucoup d’aide pour pourvoir à ses besoins quotidiens. Heureusement, notre congrégation de Reno est activement impliquée et s’occupe d’elle. Les membres leur ont non seulement trouvé une maison à louer, mais ils l’ont aussi meublée en l’espace de deux ou trois jours. Il était étonnant de voir cela se faire, à distance. Je tiens à remercier tous les membres à Reno pour leur aide hors-pair et leur exemple.

Je parlais de mes liens étroits avec la famille Irion qui datent de l’époque où nous vivions à Houston, mais je dois aussi vous expliquer ce qui s’est passé quand Naomi est née. J’avais officié au mariage d’Hervé et de Diana (qui a deux enfants – Tammy et Casey, d’un premier mariage). Peu après leur noces, Diana est tombée enceinte de Naomi. Pendant sa grossesse, ils avaient reçu une mauvaise nouvelle : les poumons et plusieurs autres organes du bébé ne se développaient pas normalement. On avait dit à Diana que le bébé serait probablement mort-né.

Ce diagnostic était demeuré le même pendant toute sa grossesse, et lorsque la date de l’accouchement avait approché, il était de plus en plus évident, aux yeux de son médecin, que le bébé ne vivrait pas. Diana et Hervé m’avaient demandé de me rendre à l’hôpital lors de la naissance de Naomi, afin de l’oindre aussitôt. J’avais accepté et attendais, en dehors de la salle d’accouchement, ne sachant à quoi m’attendre. À la stupéfaction de tous, Naomi – en faisant son entrée dans le monde – avait poussé un cri perçant ! Le médecin avait crié au miracle, le dernier ultrason ayant indiqué un développement insuffisant de ses poumons. Pour qu’elle pousse un cri, il fallait que ses poumons soient suffisamment développés, et ses autres organes étaient tous sains. Le médecin était sidéré et était sorti de la salle d’accouchement pour me dire que je pouvais entrer pour prier pour le bébé. Il m’avait dit que le bébé était en excellente santé et qu’un miracle s’était produit. Ce n’était pas ce qu’il avait pronostiqué.

J’étais revenu à la maison le lendemain matin, et je ne pouvais même pas expliquer à ma femme ce qui venait de se produire ! J’étais aussi interloqué que le médecin. Quand nos chemins se sont croisés, au fil des années, Diana m’a souvent rappelé cette nuit étonnante. Évidemment, nous avons tous appris une grande leçon, cette nuit-là : il ne faut jamais sous-estimer ce que Dieu peut faire dans nos vies.

Hélas, il me faut à présent vous annoncer une nouvelle déchirante : Le corps sans vie de Naomi a été découvert, le mercredi 30 mars. Elle a été tuée. La police et le FBI pensent détenir le coupable, mais ce sera décidé par le système judiciaire. Savoir que j’avais prié pour Naomi quand elle était née, et qu’il me faut maintenant prier devant son corps sans vie, est incompréhensible. Perdre un enfant – surtout de cette manière – est probablement le moment le plus sombre dans la vie d’un être humain. S’il vous plaît, priez pour la famille Irion. Ils luttent pour comprendre ce qui vient de se passer. Après l’avoir cherchée pendant plus de deux semaines, espérant qu’elle était toujours en vie, ils doivent affronter cette terrible nouvelle.

J’ai reçu de nombreuses demandes de membres voulant savoir ce que nous pouvons faire individuellement et en tant qu’Église. Grâce à un compte GoFundMe et aux dons généreux de plusieurs membres, leurs besoins financiers sont – à date – satisfaits. L’Église couvrira tout frais supplémentaire pour s’assurer que la famille a tout ce dont elle a besoin. La famille peut être jointe grâce à ses divers comptes sur les médias sociaux si vous souhaitez communiquer avec elle directement sur ses plans et recevoir les mises à jour qu’elle pourrait avoir. Des obsèques et/ ou un service funèbre sont prévus pour Naomi. Je prévois m’y rendre.

Chaque jour en Amérique, plusieurs milliers de personnes – surtout des enfants – sont enlevés et parfois tués, mais quand on connait la victime, on est personnellement encore plus déchiré. À mon avis, avec tout ce qui se passe dans le monde et les diverses épreuves que connaissent nos membres, nous avons une raison supplémentaire pour nous concentrer sur la Pâque qui approche et sa signification pour nous tous. Paul exhorte les chrétiens à s’examiner et à ne pas prendre la Pâque indignement (1 Corinthiens 11:27). Appliquons-nous à faire cela précisément, à mesure qu’elle approche, et prions pour tous ceux qui souffrent, faisons le bien toutes les fois que nous le pouvons, « surtout envers les frères en la foi » (Galates 6:10).

Jacques nous dit : « La prière du juste agit avec une grande force » (Jacques 5:16 ; version S21). Bien que nous ne recevions pas toujours la réponse que nous voudrions, nous savons que dès que nous mettons nos demandes entre les mains divines et avons fait tout ce qui est en notre pouvoir, nous devons faire confiance à notre Père céleste pour sa réponse. J’ai le cœur brisé par la nouvelle de la mort de Naomi, mais je sais que le Dieu que nous adorons est « le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation » (2 Corinthiens 1:3). Nous ferons notre part pour adoucir le déchirement que tant éprouvent, surtout la famille Irion, mais au fond, Dieu est toujours notre source de réconfort. Quand il semble que le mal ait triomphé, nous avons l’assurance que Dieu est toujours maître de la situation et prend soin de nous comme un Père prend soin de ses enfants.

Fraternellement,

Jim Franks

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