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Lettre du président - le 7 juillet 2016

Chers frères et sœurs,

Actuellement, il m’est pratiquement impossible d’écrire une lettre ou de donner un sermon sans faire allusion à mon récent voyage en Asie. Bien que Dave Baker, Sharon et moi nous soyons rendus aux Philippines, à Singapour et au Sri Lanka, nous avons passé la plus grande partie de notre temps en Inde qui, pour moi, est l’un des pays les plus fascinants au monde. Pour me préparer à ce périple, j’avais lu le livre de Dominique Lapierre et de Larry Collins, Cette nuit la liberté. Ces auteurs ont effectué des recherches approfondies à ce sujet, passant plus de cinq ans à interroger ceux qui avaient été directement impliqués dans le mouvement pour l’indépendance, en Inde, mouvement qui allait mener à la création de l’Inde et du Pakistan au 12e coup de minuit, le 15 août 1947.

L’un des chapitres les plus graphiques de ce livre s’intitule « Notre peuple est devenu fou ». Il décrit la violence qui a régné en Inde et au Pakistan après que l’indépendance leur ait été accordée. Je n’essaierai pas de décrire l’ampleur de cette violence dans cette courte lettre, mais faites-moi confiance, la description du meurtre de tant d’enfants était si graphique que j’en ai eu la gorge serrée quand je l’ai lue. Dans les mois qui suivirent l’indépendance, un million de personnes furent assassinées ! Le pire cauchemar imaginé par le retrait des Anglais de l’Inde était devenu réalité. Mohandas Gandhi lui-même, qui passait pour être « l’âme de l’Inde », ne put empêcher ce bain de sang. Le livre décrit les égouts des villes de Calcutta et de Lahore regorgeant de sang et les voies d’eaux entourant les deux villes remplies de cadavres. C’était une période impitoyable, qualifiée par les dirigeants du mouvement pour l’indépendance –Gandhi, Nehru et Jenna, de période où « notre peuple est devenu fou ».   

Le problème identifié par Nehru était la pénurie de responsables qualifiés. L’humilité dont Nehru fit preuve en faisant cette demande lui a assuré une place dans l’histoire comme l’un des plus grands chefs de l’Inde. Comme c’est inhabituel ! Des dirigeants faisant preuve d’humilité ! C’est bien rare, de nos jours.

Un principe capital pour nous tous ressort de cette leçon historique. Dans le livre de l’Apocalypse, nous pouvons lire que lorsque Christ reviendra en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs, Il aura fait de nous « un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre » (Apocalypse 5:10). Avant que cela ne se réalise, le monde va devoir traverser une époque analogue à celle de l’Inde quand « notre peuple est devenu fou ». La violence va être la pire que le monde ait connue. Christ va intervenir pour empêcher l’homme de détruire toute vie (Matthieu 24:21) et Il va établir un nouveau gouvernement avec de nouveaux dirigeants. Ces derniers sont formés à l’heure qu’il est, et le sont depuis 6 000 ans. De quel genre de dirigeants s’agira-t-il ?

Le livre décrit la situation trois semaines après l’indépendance. L’inde fut secouée sur ses bases ; la violence se répandit d’une ville à l’autre, et la capitale, Delhi, elle-même, connut un état de siège. Le pays entier fut au bord de l’éclatement. Une réunion secrète eut lieu le 6 septembre 1947, à laquelle trois personnes furent présentes : le Premier ministre de l’Inde Jawaharlal Nehru ; son ministre adjoint Sardar Patel ; et le dernier vice-roi anglais ; et le gouverneur général de l’Inde avant l’indépendance – Lord Louis Mountbatten. Les dirigeants indiens se réunirent pour demander à Mountbatten d’intervenir et de diriger le pays. Ils avaient misérablement échoué. Lors de cette réunion du 6 septembre, le Premier ministre Nehru dit à Mountbatten : « Quand vous exerciez le plus haut poste militaire aux combats, nous étions dans une prison anglaise. Vous êtes un professionnel, un administrateur de haut rang. Vous avez commandé des millions d’hommes. Vous avez l’expérience et le savoir que le colonialisme nous a refusé. Vous autres, Anglais, ne pouvez tout simplement pas nous abandonner ce pays après y avoir été toute notre vie, et vous contenter de tout laisser en plan. Nous traversons une situation d’urgence et nous avons besoin d’aide. Acceptez-vous de diriger le pays ? » (Cette nuit la liberté, p. 486). Mountbatten accepta de revenir et de diriger le pays au moyen d’un « comité d’urgence », dont tous les membres furent désignés par lui. Cette mesure téméraire empêcha l’Inde de se désintégrer.

Christ parla à Ses disciples de leadership, dans Matthieu 20:25-28 : « Jésus les appela, et dit : Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup ».

Il importe que nous comprenions bien que nous avons été appelés à être les prémices du Royaume de Dieu. En cette qualité, nous serons les dirigeants de ce gouvernement. Quel genre de dirigeants serons-nous ? La question que nous devrions-nous poser est la suivante : « Quel type de chefs sommes-nous à présent ? » ou « Quel genre de chrétiens sommes-nous à présent ? » Nul besoin d’occuper un poste pour être un chef, et nul n’a besoin d’un titre pour en devenir un dans le gouvernement divin à venir. Dans nos fins de semaines de leadership pour nos jeunes, nous encourageons ces jeunes adultes à servir dans l’Église. Nous nous servons d’expressions comme « L’humilité avant le poste ; le service avant le titre », afin d’illustrer l’attitude qu’un chef devrait avoir.

Ce livre –  Cette nuit la liberté – m’a beaucoup intéressé ; j’ai beaucoup appris sur l’histoire de l’Inde. C’est fascinant. Mais ce qui m’a surtout plu lors de ce voyage récent, c’est le temps passé avec les membres. Ces derniers sont isolés, mais ils vivent essentiellement dans trois régions : Calcutta, Hyderabad et Moradabad. Leur engagement dans la vérité, après toutes ces années, privés d’une congrégation à laquelle se rendre, est inspirant. Il en va de même pour les autres à qui nous avons rendu visite pendant ce voyage.

Lors de ce périple, nous avons vu de jolis bâtiments – le Taj Mahal, à Agra, et le monument honorant la reine Victoria, à Calcutta – mais ce n’est pas l’Inde dans laquelle la plupart des gens vivent. D’après la Banque Mondiale, en 1990, seulement 51% des Indiens (sur une population actuelle de 1,2 milliard) avaient l’électricité. En 2012, ce chiffre est monté à 79% de l’ensemble de la population (http://data.worldbank.org/indicator/EG.ELC.ACCS.ZS). Et bien que ce soit le cas, d’après ce que nous avons vu en parcourant le nord de l’Inde, beaucoup d’Indiens n’ont pas l’électricité chez eux, ni l’eau courante, ce qui rend tout assainissement très problématique. Les conditions dans lesquelles ces gens vivent sont les pires que j’ai vues, dans le monde. 

En dépit des cultures et des défis très différents de chaque pays que nous avons visité, il règne le même Esprit et une même culture parmi le peuple de Dieu. Nous sommes, tout d’abord, citoyens du Royaume de Dieu, et cela nous unit bien plus que notre pays d’origine. Nous sommes rentrés de ce voyage physiquement et émotionnellement épuisés, mais spirituellement ressourcés. Nous n’oublierons jamais les personnes que nous avons rencontrées, ce que nous avons vu, et les leçons que nous avons apprises. Priez, s’il vous plait, pour nos frères et sœurs en Asie, car ils affrontent des défis dans un monde bien différent du nôtre.

Fraternellement,

Jim Franks

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